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Faut-il parler à mes proches de mes problèmes de boulimie ?

Cette question est un peu délicate car je sais à quel point c’est difficile de parler de cette maladie autour de soi. Je souhaite vous donner mon point de vue à ce sujet et mes conseils pour en parler et à qui.

Pourquoi est-ce si difficile de parler de sa boulimie à ses proches?

Une des grosses difficultés pour une personne boulimique est qu’elle a l’impression de se retrouver seul face à ses difficultés et sa maladie. Elle a le sentiment d’être incomprise par tout le monde, d’être la seule personne qui peut comprendre ce qu’elle ressent. C’est encore plus fort quand elle entend ses proches lui dire des phrases du genre « pourquoi tu ne manges pas? », « arrête de faire la tête, il y a des gens bien plus malheureux sur terre » ou encore « arrête de manger autant, tu vas grossir ».

Bref, toutes ces petites phrases auxquelles vous avez sûrement envie de répondre « oui mais si tu savais tout ce que j’ai mangé juste avant » ou « si je suis si mal, c’est parce que je viens de faire une crise et ça me rend si triste et si en colère » ou « si je mange autant, c’est parce que je suis boulimique et je n’arrive pas à m’arrêter ». Voilà les réponses que vous aimeriez peut-être faire.

Mais comme une personne boulimique pense que ses proches ne la comprendront pas et ne sauront pas ce qu’est vraiment la boulimie, c’est difficile d’en parler et elle préfère garder cela pour elle toute seule.

Et surtout, ce qui dissuade le plus la personne boulimique d’en parler à ses proches est qu’elle a vraiment honte de sa boulimie. Pour elle, c’est dégoûtant et elle pense que ses proches vont avoir une image répugnante d’elle en l’imaginant en train de s’empiffrer de nourriture et de tout vomir. C’est d’autant plus dur, que justement dans la boulimie, l’image qu’elle donne d’elle même est très importante et elle cherche à donner l’image de la personne idéale. Donc avouer qu’elle est boulimique ne ferait, d’après elle, que dégrader cette image idéale qu’elle cherche à donner.

Selon votre famille et votre entourage, il est pour vous plus ou moins difficile d’avouer sa boulimie, selon s’ils sont généralement compréhensifs et ouverts d’esprit ou au contraire beaucoup dans le jugement et la critique. C’est plus facile de parler de sa boulimie à des personnes qui essayent de vous comprendre qu’à des personnes qui vous jugeront et vous critiqueront à ce sujet.

Personnellement, j’ai eu le gros avantage d’avoir des parents qui étaient toujours là pour m’aider et me comprendre. Par contre, ce n’était pas évident car, même s’ils cherchaient à m’aider et me soutenir, je savais que je les faisais beaucoup souffrir et qu’ils se sentaient impuissants face à moi. Cela m’a été très difficile à accepter et pendant un moment j’ai préféré ne plus en parler. En dehors de mes parents, j’en ai parlé à 4 ou 5 personnes maximum les premières années, en dehors des psychologues. Et quand j’en parlais, c’était soit parce que je ne voyais pas la personnes avec la distance géographique, soit parce que je savais qu’elle avait vécu plus ou moins la même chose que moi et cela me rassurait car je me sentais comprise. Mais j’ai trouvé très difficile d’en parler à la majorité des gens que je côtoyais, parce que j’avais peur moi aussi qu’on me juge et qu’on me prenne pour une folle ou qu’on n’ait plus envie de me voir. La peur du jugement et du regard de l’autre était très présente pour ma part.

De plus, parler de sa boulimie à quelqu’un qu’on connaît, je compare cela un peu comme si on demandait à une personne extrêmement pudique de se mettre toute nue devant d’autres personnes. Et encore, je pense même que c’est bien plus dur. Car on dévoile quelque chose de très intime et très secret à ses yeux.

Bien que parler de sa boulimie ouvertement à ses proches n’est pas facile, cela est important si on veut évoluer dans la maladie.

Je ne dis pas qu’il faut en parler à tout le monde. De nombreuses personnes n’ont pas besoin de savoir que vous êtes boulimique. Et leur en parler ne vous apportera rien de plus. Mais trouver les bonnes personnes pour en parler est un palier à franchir si on veut vraiment guérir de la boulimie.

Pourquoi cela est si important pour guérir? Et bien tout d’abord, dès qu’on commence à en parler, on met des mots sur ce problème. En faisant cela, vous acceptez vraiment que vous êtes boulimique. De nombreuses personnes ont tous les symptômes des boulimiques mais nient qu’elles le sont elles aussi. Elles ont du mal à assumer, à se dire qu’elles ont ce problème là. Elles refusent de voir la réalité en face, parce qu’elles veulent justement être comme tout le monde.

En en parlant avec des mots à quelqu’un qu’elle connaît, une personne boulimique va inconsciemment enfin accepter la réalité et accepter qu’elle a vraiment cette maladie.

Sachez que, peu importe le problème psychologique et les difficultés que vous rencontrez dans votre vie, si vous n’acceptez pas qu’ils sont là et font partie de votre quotidien, vous ne pourrez jamais les améliorer ou les modifier. C’est le cas pour tous les problèmes d’addictions mais aussi pour les émotions, les sentiments, les mal-êtres dans le couple… Peu importe le problème, tant qu’on n’est pas conscient de la réalité, on ne peut pas la changer.

Donc pour la boulimie, c’est exactement pareil. Si vous n’acceptez pas que vous êtes vraiment boulimique, que vous niez cette réalité, vous ne pourrez rien changer du tout et vous continuerez à faire des crises et à vivre cette souffrance. Et l’un des meilleurs moyens d’accepter cette réalité est d’en parler à quelqu’un en y mettant des mots.

La deuxième raison pour laquelle je vous conseille de parler à certains de vos proches de la boulimie est que ces personnes pourront vous aider à trouver des solutions. Elles pourront soit vous aider directement avec leurs conseils et leurs moyens, surtout si ce sont des professionnels dans le domaine du bien-être et de la psychologie, soit elles vous aideront à trouver des personnes plus susceptibles de vous aider. Vous ne serez donc plus seul à chercher des solutions pour guérir de la boulimie, d’autres personnes chercheront avec vous.

Je rebondis sur la troisième raison : vos proches sont les mieux placés pour vous soutenir dans votre maladie et dans sa guérison. S’ils vous aiment vraiment ou tiennent à vous, ils feront de leurs mieux pour être là pour vous. Vous pourrez alors leur parler dès que vous en ressentirez le besoin. En leur parlant de vos problèmes, de votre souffrance et de vos difficultés, vous déchargerez une grande partie de ce mal-être. Quand on exprime ce que l’on ressent, les sensations et les émotions diminuent très fortement. En plus, vos proches seront là pour vous rassurer et pour vous remonter le moral. Rien de tel pour continuer à se battre pour guérir de la boulimie.

Toutefois, je vous conseille de bien choisir les personnes à qui vous allez parler de votre boulimie.

Un des gros problèmes que rencontre la personne boulimique est la peur du jugement et du regard de l’autre. Il est donc important que vous choisissiez les personnes à qui vous allez en parler. Cela va énormément vous aider à guérir. Mais si vous en parlez aux mauvaises personnes, cela peut vous faire plus de mal qu’autre chose et vous faire encore plus souffrir.

Evitez d’en parler à des personnes qui sont moqueuses, qui ont tendance à juger et à critiquer les gens. Evitez également les personnes qui ne sont pas très compréhensifs et pas très empathiques. Ces personnes ne comprendront pas votre mal-être et pourront même peut-être vous rabaisser ou vous dire d’arrêter de faire ça.

Evitez également les personnes qui ont déjà beaucoup de problèmes personnels. Non seulement, vous allez leur rajouter une couche supplémentaire, mais en plus ce ne sont pas forcément les mieux placées pour vous aider car elles sont instables.

Personnellement, j’étais contente d’en parler à mes parents mais au final ce n’est pas vers eux que je suis allée chercher du soutien car mon père avait du mal à comprendre ce qu’il m’arrivait et ma mère s’appropriait ma souffrance à chaque fois qu’elle savait que je n’étais pas bien. Ce n’est pas de leur faute car ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour m’aider, mais parfois ce ne sont pas ses parents qui sont les mieux placés pour nous aider.

Je vous conseille donc de choisir des personnes de confiance qui ne jugent et ne critiquent pas, qui aiment écouter et aider les autres, qui sont compréhensifs et empathiques. L’idéal sont des personnes qui sont proches de vous géographiquement car cela est toujours plus bénéfique de voir la personne pour parler de ses difficultés plutôt que par téléphone ou par écrit. L’impact n’est pas le même.

Si vous vous en sentez capable, je vous conseille d’en parler à votre compagne ou votre compagnon. Quand il y a de l’amour, on a beaucoup plus envie de se battre pour guérir. Et inversement, si la personne vous aime vraiment, elle fera tout pour vous aider. De plus, cela vous permettra d’avoir moins peur d’être « démasqué » lorsque vous avez fait une crise de boulimie. Attention toutefois à demander à cette personne de ne pas vous espionner ou de ne rien vous dire quand elle sait que vous avez fait une crise. Cela peut vous rajouter un stress supplémentaire qui vous fera encore plus souffrir. Posez donc les limites.

Dans tous les cas, un travail avec un thérapeute ou un contact avec un professionnel spécialisé dans la boulimie seront indispensables si vous souhaitez vraiment guérir pour de bon de la boulimie.

Vous pouvez dans un premier temps commencer votre travail de guérison en téléchargeant mon programme gratuit « les étapes clés de réussite pour guérir de la boulimie ». Pour cela, il vous suffit d’inscrire votre prénom et votre email à droite de cette article et vous recevrez tout le programme par mail.

Je vous souhaite de guérir de la boulimie car je sais que vous le méritez et je sais que vous en êtes capables si vous croyez en vous.

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